L’origine du polo
L’histoire commence en Inde, au XIXe siècle, dans l’une des provinces les plus à l’est du pays. Alors sous le joug colonial de l’empire britannique, dans cette partie de l’Inde limitrophe de la Birmanie, des soldats coloniaux sont postés et se distraient durant leurs pauses.
Ils jouent à un jeu ancestral inventé par les peuples guerriers, nomades et cavaliers scythes qui parcourent le pourtour de la mer Caspienne jusqu’au IIIe siècle après J.C.
Les premiers polos
Les soldats britanniques se prennent d’affection pour ce jeu, et créent le tout premier club en Inde. Ils rentrent en Europe avec ce tout nouveau sport : le polo.
Pour pratiquer ce sport, les cavaliers portent alors des chemises épaisses à manches longues, aux cols qui battent au vent lorsque les chevaux galopent. Pour ne plus être gênés lorsqu’ils jouent, les soldats fixent les pointes de col de leurs chemises à l’aide de boutons. L’article devient ainsi l’un des premiers vêtements de sport : la chemise de polo (polo shirt).
Mais c’est ici le seul héritage du sport équestre. Le vêtement, tel qu’on le connaît aujourd’hui naît d’un tout autre sport : le tennis. Une apparence chic est imposée pour pratiquer ce sport réservé à une élite. Les joueurs de tennis, jusque dans les années 20, sont systématiquement affublés de pantalons de flanelle et de chemises à manches longues. Les étoffes sont raides et épaisses, elles ne contiennent pas d’élasthanne comme celles que nous trouvons aujourd’hui et sont peu confortables. Pour gagner en aisance et en respirabilité, les joueurs de tennis remontent ou retroussent leurs manches.
Le numéro 1 mondial de tennis des années 1920, un certain René Lacoste, est surnommé « Le Crocodile ». Souhaitant conserver l’esthétique de la chemise mais voulant en améliorer la respirabilité et l’aisance, le champion français décide de créer sa propre chemise.
Grâce à un tricot fin en coton, percé de centaines de petits trous, le tennisman taille une chemise à manches courtes qui n’entrave pas ses mouvements et respire. Il porte sa création à l’US Open en 1926. Aussi élégante que la chemise classique et bien plus pratique, il appose son surnom sur le vêtement : un petit crocodile brodé cousu à sa poitrine. C’est ainsi que le numéro 1 invente la « chemise Lacoste » qui sera commercialisée juste après la fin de sa carrière, l’année suivante.
L’évolution du polo
La chemise Lacoste sera quasi immédiatement adoptée par les joueurs de polo, sport régi par la même exigence d’élégance que pour le tennis. La chemise se développe ensuite grâce au sport équestre, répondant parfaitement au besoin des joueurs en termes de souplesse.
Les tennismen l’adoptent rapidement aussi et dès les années 40, eux-mêmes utilisent le terme de « polo » pour parler de la chemise Lacoste. L’usage faisant la règle, lorsque la production reprend au terme de la guerre, Lacoste revient en utilisant le terme « polo » pour qualifier sa chemise.
Devant le succès du polo, d’autres marques de prêt-à-porter comme Fred Perry ou Ralph Lauren mettent bientôt ce vêtement au centre de leurs collections. Aujourd’hui, après un siècle d’existence, le polo est devenu un vêtement classique que l’on retrouve dans tous les dressings. Pour femmes, pour hommes ou pour enfants, ils sont déclinés sous toutes les formes, couleurs et textures. Plus chic qu’un t-shirt, il s’associe parfaitement à tous les looks, tant avec un jogging, un chino qu’avec une jupe.
C’est l’histoire de cavaliers et d’un crocodile qui donnent naissance à un polo.
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