La casquette est un couvre-chef léger et souple fabriqué à l’origine en laine. On la retrouve aujourd’hui en coton, en lin ou encore en velours et bien d’autres matières. Surtout portée à l’époque par les paysans irlandais et britanniques dans les campagnes, la casquette plate est désormais déclinée dans des modèles différents. Elle s’est peu à peu répandue à travers toutes les classes sociales et à travers le monde. Découvrez dans cet article l’histoire de la casquette gavroche.
La casquette gavroche : son histoire
Créée au XIVe siècle et appelée « bonnet », la casquette, qui ne comportait pas de visière, était commune parmi les travailleurs dans les campagnes. En 1571, une loi a même été adoptée, en Angleterre, sous l’impulsion de la reine Elisabeth 1re, obligeant tout homme ou enfant au-dessus de l’âge de 6 ans, à porter une casquette en laine les dimanches.
En cas de non respect, les contrevenants étaient susceptibles de recevoir une amende ! Les nobles et les citoyens diplômés quant à eux, en étaient exemptés.
Cette loi qui avait pour objectif d’aider le pays à traverser une phase difficile dans le commerce de la laine, a été abrogée en 1597. Mais le port de la casquette s’était alors déjà inscrit dans la culture des travailleurs. Un très grand nombre d’hommes a continué à la porter. La casquette devient alors peu à peu un vêtement de travail.
La casquette, un vêtement de travail
Dans les années 1980, la casquette fait son entrée aux États-Unis grâce aux très nombreux immigrants britanniques et irlandais qui arrivent à Ellis Island. Les casquettes plates, ou plus bouffantes, dites « gavroche » sont d’abord portées par les jeunes hommes qui vendent des journaux dans les rues et qu’on appelait les « newsboys« . C’est la raison pour laquelle dans les pays anglo-saxons, comme en Angleterre ou aux Etats-Unis, la casquette gavroche est appelée « Newsboy Cap« . Ce modèle a donc à l’origine, une connotation populaire.
La casquette s’inscrit dans l’imaginaire collectif comme un véritable accessoire et vêtement de travail. Elle a été intégrée par la suite comme une partie de l’habillement des chauffeurs de taxis, portiers, concierges, ou cheminots.
On trouve la casquette sur des photographies d’époque très populaires, notamment « Lunch atop a Skyscraper » prise en 1932 par Charles Clyde Ebbets. Cette photo montre onze ouvriers déjeunant sur une poutre du Rockefeller Center en construction, à 240 mètres de hauteur sans sécurité. Elle a fait le tour du monde et a immortalisé la casquette comme partie intégrante de la culture américaine. La casquette est également présente dans de nombreux métiers et s’est faite une place au sein de l’armée.
La casquette dans l’armée
La casquette fait aussi son entrée dans le costume militaire sous des formes variées. Durant la guerre américano-mexicaine (1846-1848), l’US army remplace le shako, gros casque lourd et peu pratique, par une casquette à visière plus appropriée au climat chaud du Mexique. En 1856, ce sont les sous-officiers de la Royal Navy qui adoptent la casquette.
En 1902, c’est au tour de la British Army d’adopter ce couvre-chef. Les hommes portent alors une casquette à visière kaki pour la tenue de combat et sous des formes plus colorées pour la tenue d’apparat ou de sortie. Dans l’United States Army c’est une version bleu foncé qui est portée avec l’uniforme de sortie, entre 1902 et 1917.
Au XXe siècle, la casquette devient la coiffe des armées de terre, marines et forces aériennes de nombreux pays, excepté en France où le calot ou le béret sont préférés. Les officiers en font particulièrement leur couvre-chef de prédilection. Elle est également adoptée par les forces de police, remplaçant les casques lourds et encombrants. Ainsi, la casquette est établie comme un vêtement de travail, mais devient également un accessoire tendance porté pour son élégance.
L’élégance de la casquette gavroche
La casquette s’est ainsi popularisée, non seulement en Irlande et en Grande-Bretagne, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les hommes et jeunes garçons, particulièrement ceux des classes populaires portent la casquette.
Tout au long du XXe siècle, la casquette s’embourgeoise et habille aussi les classes supérieures, notamment anglaises pour leurs loisirs du nouveau siècle.
La casquette à visière est alors fabriquée à partir de tweed et de tissus plus à la mode, comme le velours, le coton ou le feutre.
Au cours de la Révolution industrielle, la casquette à 8 panneaux a joué un rôle important. Plus particulièrement pendant la Seconde Révolution industrielle à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. En effet, elle fut populaire auprès des amateurs des nouveaux véhicules à moteur. Elle est en effet devenue un accessoire incontournable et synonyme de modernité auprès des premiers conducteurs de véhicules de tourisme.
De retour sur les terres où son histoire a commencé, ce style est devenu un élément de base pour les classes aisées d’Angleterre et d’Irlande. La casquette est ainsi devenue un élément de l’élégance à l’anglaise.
La casquette gavroche qui tient son nom du roman Les misérables de Victor Hugo, ainsi que la casquette plate, sont devenues des éléments classiques de nos dressings et sont aujourd’hui tant dans la mode que dans le travail l’assurance d’un look vintage.
La casquette de baseball vintage
On trouve de nombreuses déclinaisons de casquettes dans l’histoire. Mais la casquette de baseball s’est faite, elle aussi, une place à part entière. Au début des années 1900, l’Amérique se passionne pour un joueur de baseball légendaire : Babe Ruth, dont l’équipement comprend une casquette.
En guise de soutien à leur équipe de baseball préférée, les Américains commencent à porter les mêmes casquettes. Elles ont par la suite été déclinées pour devenir le modèle que l’on connaît aujourd’hui.
Sources :
Loi en Angleterre pour le port de la casquette